C’est une nouvelle qui résonne comme un coup porté au cœur de toute une génération. Eric Legrand, comédien de doublage mythique, s’est éteint à l’âge de 72 ans. Derrière son micro, il avait insufflé une âme unique à Vegeta, le fier et torturé prince des Saiyans, marquant à jamais la version française de Dragon Ball Z. Mais ce n’était qu’une facette d’une carrière immense, portée par une voix aussi reconnaissable qu’inoubliable.
C’est via un message bouleversant de son confrère et ami Marc Saez que l’annonce a été rendue publique. Peu après, Patrick Borg, autre légende du doublage et voix française de Son Goku, a pris la parole pour confier qu’Éric Legrand avait été placé en soins palliatifs le 19 mai dernier.
Un pilier du doublage s’en va
Pour ceux qui ont grandi avec le Club Dorothée, la voix de Vegeta, c’était Eric Legrand. Point. Mais il ne se limitait pas à l’univers de Toriyama. On lui doit aussi le charisme héroïque de Seiya dans Les Chevaliers du Zodiaque, ou encore le mystère de Rei Furuya dans Détective Conan. Sa palette vocale, à la fois intense et nuancée, a habité des personnages qui, sans lui, n’auraient pas eu la même résonance.
Il ne lisait pas des lignes : il leur donnait une vie, une profondeur, une identité. Ce n’était pas du doublage, c’était de l’incarnation.
Une génération orpheline
Sur les réseaux sociaux, les hommages se multiplient. Fans, comédiens, créateurs et passionnés saluent un artiste qui avait fait du doublage un art, et de sa voix une mémoire collective. Pour beaucoup, il restera à jamais “le seul et unique Vegeta”, celui qui nous a fait vibrer, frissonner, pleurer parfois — souvent même.
La peine est d’autant plus grande qu’elle intervient un peu plus d’un an après la disparition d’Akira Toriyama, le créateur de l’univers Dragon Ball, en mars 2024. Deux pertes immenses, deux figures qui auront façonné l’imaginaire de millions de jeunes français.
Le dernier message d’un guerrier
Le message posté par Patrick Borg est d’une sincérité désarmante. Il évoque une complicité vieille de quatre décennies, faite de surnoms affectueux, de rires et de combats partagés… sur scène comme en dehors. Dans ses derniers mots, Eric confiait espérer que « tout aille très vite » après son transfert en soins palliatifs. Derrière cette lucidité brutale, c’est toute la dignité d’un homme qui savait qu’il avait livré son dernier combat.
« Tu étais un vrai Sayen, Vegeta. »
Ces mots, écrits par celui qui fut son Goku, résonnent avec une force rare. Dans la fiction comme dans la vie, Eric Legrand s’est battu avec noblesse. Jusqu’au bout, il est resté fidèle à l’image du héros qu’il incarnait.
Je n’ai pas les mots justes. Peut-être qu’il n’y en a pas. Simplement : merci. Merci pour les après-midis à vous écouter crier, rire, défier, tomber, vous relever. Vous resterez à jamais dans nos coeurs. Adieu Monsieur Eric Legrand le fier Saiyan.