Le chapitre Crunchyroll se referme, et avec lui une période de transition qui n’aura laissé personne indifférent. L’éditeur de mangas Kaze annonce aujourd’hui son retour à ses racines : nom d’origine, identité visuelle repensée et volonté affichée de renouer avec une relation plus apaisée avec son lectorat. Un choix qui marque un véritable repositionnement après plusieurs années sous la bannière Crunchyroll Manga.

Depuis son intégration au groupe HarperCollins à l’automne dernier, le mouvement semblait presque inévitable. Pour Hideki Iyama-Desseigne, global publisher de la maison, ce retour sonne comme une suite logique : redonner vie à Kaze, c’est prolonger une histoire profondément ancrée dans le paysage manga européen. Une renaissance assumée, sans renier le passé récent.

Une transition mal vécue, mais assumée

Lorsque Kaze disparaît au profit de Crunchyroll Manga en 2022, la décision fait grincer des dents. Le changement de branding, notamment sur les jaquettes de séries déjà bien installées dans les bibliothèques des lecteurs, provoque une vague de mécontentement. Même les initiatives destinées à limiter l’impact, comme la mise à disposition de couvertures de remplacement, ne suffisent pas à calmer les frustrations.

La direction en est consciente. Avec le recul, l’éditeur reconnaît que certaines décisions, bien que cohérentes dans le contexte du rachat, auraient mérité davantage de précautions. Aujourd’hui, le discours est clair : il ne s’agit pas simplement de revenir en arrière, mais d’éviter de reproduire les mêmes erreurs. Jérôme Chelim, directeur marketing manga, insiste sur cette volonté de douceur et de continuité, en particulier pour préserver l’harmonie des collections déjà entamées. À ce titre, les séries actuellement publiées sous le label Crunchyroll Manga continueront leur parcours sans changement brutal.

Un retour progressif, pensé comme un symbole

Le nouveau visage de Kaze ne sera pas dévoilé immédiatement. Le logo fera officiellement son retour en avril 2026, à l’occasion d’une nouvelle édition de L’Arcane de l’aube. Un choix hautement symbolique, puisque cette œuvre de Rei Toma faisait déjà partie du catalogue de l’éditeur lors de ses premières années, en 2009.

D’autres titres viendront ensuite incarner cette nouvelle phase, entre continuité et renouveau : La Bête du roi, également signé Rei Toma, mais aussi MAD de Yusuke Otori et Seigi no Rokugo, première série du créateur de DanDaDan, Yukinobu Tatsu. Une sélection pensée pour refléter l’ADN historique de Kaze tout en affirmant sa vision actuelle du marché.

Même équipe, même exigence, plus de transparence

Pour les lecteurs inquiets d’un changement de cap trop radical, le message est rassurant : l’équipe reste en place. L’expérience acquise au fil des décennies demeure intacte, et l’objectif est clair, poursuivre le travail engagé, avec davantage de clarté et de dialogue.

À l’aube de ses 30 ans, Kaze entend jouer la carte de l’honnêteté. Une foire aux questions est d’ores et déjà disponible sur le site officiel afin d’accompagner ce retour et répondre aux interrogations. Plus qu’un simple changement de logo, c’est une tentative de réconciliation entre une marque emblématique et sa communauté.

Kaze revient, consciente de son héritage, mais surtout déterminée à écrire la suite avec plus de justesse.