Personne ne l’avait vraiment vu venir, et pourtant. Lors des Game Awards 2025, au milieu d’une avalanche d’annonces très attendues, c’est bien Street Fighter qui a créé la surprise avec la diffusion de sa toute première bande-annonce. Capcom et Paramount Pictures ont choisi la grand-messe du jeu vidéo pour offrir un premier aperçu de leur adaptation cinématographique, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le coup a porté.

Adapter Street Fighter au cinéma relève presque du numéro d’équilibriste. Trop sérieux, le projet trahirait l’esprit arcade de la licence ; trop second degré, il basculerait dans la parodie involontaire. Le teaser dévoilé joue habilement entre ces deux extrêmes. Les attaques emblématiques sont là, reconnaissables au premier regard, et l’esthétique puise clairement dans l’identité visuelle de Street Fighter 6, avec ses couleurs saturées, ses décors urbains et son énergie débordante. Le film assume une approche stylisée, bien distincte des codes plus sombres de Mortal Kombat ou de la sobriété animée de Tekken: Bloodline.
Un casting aussi improbable qu’assumé
L’un des points les plus commentés de cette première bande-annonce reste sans doute son casting, qui mélange acteurs confirmés, sportifs de haut niveau et figures du catch. Un choix audacieux, mais qui semble parfaitement cohérent avec l’univers larger-than-life de la série.

Noah Centineo prête ses traits à Ken, Andrew Koji incarne Ryu, tandis que Callina Liang se glisse dans la peau de Chun-Li. Du côté des antagonistes et des figures emblématiques, Roman Reigns impressionne en Akuma, Cody Rhodes campe un Guile massif, David Dastmalchian se transforme en M. Bison et Jason Momoa, méconnaissable, incarne Blanka. Le film n’essaie jamais de lisser ses personnages : physiques exagérés, costumes fidèles et coiffures improbables sont pleinement assumés, comme un clin d’œil appuyé aux sprites et modèles 3D d’origine.
Un parti pris à contre-courant des adaptations récentes
Là où certaines adaptations récentes ont tenté de “réaliser” à l’excès leurs univers, Street Fighter choisit une autre voie. Le film embrasse son ADN arcade et spectaculaire, préférant l’exubérance et la lisibilité des combats à une lourde mythologie. L’esprit qui se dégage du teaser évoque davantage un grand spectacle décomplexé qu’un récit réaliste, sans pour autant sacrifier la chorégraphie et la lisibilité des affrontements.
Ce positionnement tranche avec les précédentes tentatives en prises de vues réelles, souvent malheureuses. Le film de 1994 avec Jean-Claude Van Damme reste un souvenir aussi culte que bancal, tandis que La Légende de Chun-Li est encore cité comme un contre-exemple. Cette nouvelle version, réalisée par Kitao Sakurai (I Think You Should Leave), semble avoir compris ce que les fans attendent réellement : du panache, de l’énergie et une fidélité assumée à l’esprit du jeu.
Reste désormais à voir si le long-métrage saura accompagner ses uppercuts et ses hadokens d’un récit suffisamment solide. En attendant, ce premier aperçu donne le sentiment d’un projet conscient de ses racines et de ses excès. Street Fighter est attendu en salles courant 2026, sans date précise pour l’instant.